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On vous explique tout sur les Diakhankhé.

Qui sont les Diakhankhés ?

Le Fondateur des Diakhankhés

Qui sont les Diakhankhés ?

Identité et répartition géographique

Les Diakhankhé (aussi appelés Toubaka en Guinée, Azer en Mauritanie, Wangara en milieu Haoussa, Suwarians (de Souaré) par les Anglais) sont un peuple d’Afrique de l’Ouest présent principalement au Sénégal, en Guinée, en Gambie et au Mali ou encore en Côte d'Ivoire, au Burkina Faso et au Ghana même s’ils sont présents dans le Monde Entier suite aux diverses migrations des premiers ascendants.

La religion des Diakhankhé

Les Diakhankés ont adopté la religion musulmane dès la fondation de la communauté. Ils adhèrent à l'enseignement de l'imam Malik ibn Anas (fiqh Maliki) et au dogme (aquida) acharite.

Les Diakhankhés sont très respectés par les diverses ethnies d'Afrique de l'Ouest en raison de leurs compétences religieuses. Ils défendent un Islam de paix qui s'est développé principalement sous le règne de l'ancien empereur du Mandé, Kankou Moussa.

L'approche pédagogique Diakhankhé vise à enseigner aux jeunes les principes musulmans et les règles de lecture/mémorisation du Coran, tout en favorisant les activités intellectuelles dans leur environnement authentique.

Cette formation est enrichie par l'étude du hadith, de la jurisprudence islamique et de l'arabe. Les cours d'exégèse coranique terminent le programme.

Auparavant, il était nécessaire de connaître un total de 28 livres islamiques avant que l'étudiant ne puisse obtenir son autorisation d'enseigner à son tour. Les étudiants devaient reproduire ces 28 livres individuels à la main afin d'obtenir leur diplôme. En cas d'approbation de leur professeur, l'étudiant pouvait commencer l'enseignement islamique dans sa propre école.

Les valeurs du Diakhangaya (la Voie des Diakhankhé)

Le Diakhangaya est régie par des principes fondamentaux :

- Badingna (liens de parenté). Du fait d’un ancêtre commun, les diakhankhé se considèrent cousins entre eux et mettent un point d’accent sur les liens de parenté direct et indirect

- Landaya (la confiance)

- Dino (la religion)

- Khoromo (la paix)

- Mokhoya (l’humanisme). Le fait de considérer les Hommes, ne pas nuire à autrui, être courtois et avoir un bon comportement, de le préserver des maux de la vie etc…

- Bougna (le respect)

- Le fait d’avoir son argent licite de ces propres mains (enseignant islam + agriculture, élevage, pêche, artisanat)

Les quatre maisons et les patronymes diakhankhé connus

La communauté diakhankhé est basée à l’origine sur les « boulou nano » (les quatre maisons) :

- Souaré (Tandia-Sambakhès) ; nom du fondateur. Le nom SOUARE vient des termes Sô (cheval) Wareware (multicolore) qui donna Sô Waré, et Souaré

- Dramé (Kandji Missané) - Fofana-Guirassy - Fadiga (Dibassy). Noms de ses 3 cousins avec qui il fonda le premier village diakhankhé.

Les quatre maisons ont dû se disperser, d'abord au Sénégal, en raison de guerres internes. Ils ont ensuite formé des villages et ont accueillis d’autres patronymes.

De ce fait, les boulou nano bénéficient d’un respect supplémentaire au sein de la communauté diakhankhé.

Ce sont donc ajouté et accoutumé entre autres les Diakhité-Kaba, les Sylla, les Diaby-Gassama,les Dansokho, les Diakhaby, les Badio, les Sakho, les Sawané, les Minté, les Diaouné, les Touré, les Simakha, les Kadiakhé (Makhannéra), les Cissé.

Le Fondateur des Diakhankhés

Qui était-il ?

Les Diakhankhé ont commencé leur histoire avec le patriarche soninké El Hadj Salim Souaré, également connu sous le nom de Diakha Laye (car il est originaire de la ville de Diakha dans le Macina au Mali) qui fut surnommé M'bemba Laye Souaré par la suite.

Salim Souaré, fils de Youssouf Cissé et d'Aïssatou Soudourou, est né à Djimbanladia dans le Macina (Mali) vers l'an 172 de l'Hégire (794 du calendrier grégorien). À l'âge de 12 ans, il partit de ce village avec son père vers le Diafounou où il a étudié le Coran. Afin de renforcer son bagage religieux, Mbemba Laye quitta le Diafounou pour l'Égypte, puis l'Irak et l'Espagne, un voyage qui aurait duré 36 ans.

De retour à Macina, Salim Souaré ne trouva que sa mère, car son père avait perdu la vie quelques années plus tôt. Il prit alors la décision de se rendre à Kingui, le village d'origine de sa mère.

Il est passé par le Diafounou, le Saloum (Sénégal) avant de s'installer dans le Bambouk, sur la rive du Bafing, après de longues pérégrinations. Il créa une ville dont il prit le nom de son village natal, « Diakha ». Bambougou-Diakha ou Diakha est le nom de cette localité qu'il a créée avec l'aide de ses trois cousins maternels (Kharou Mahmoud Fofana-Guirassy, Tounlé Fadiga, Dramé-Bâ).

Il est connu comme étant le premier Diakhankhé du fait que ça soit le Fondateur du Diakhangaya (la culture des Diakhankhé).

Le voyage de la révélation

À l'occasion d'un pèlerinage à La Mecque, M'bemba Laye rencontre en rêve le prophète Mohamed (paix et bénédiction d'Allah sur lui) qui lui demande de revenir dans son pays d'origine afin de faire islamiser sa contrée.

Afin d'accomplir cela, il obtint du Khalife de La Mecque un ensemble du Coran écrit sur parchemin et une canne qui devait le transporter de son lieu de résidence habituel (Djenné) à son lieu de résidence définitive. Cette canne était censée lui parler et lui montrer ce célèbre endroit. Le prophète aurait également sollicité un arbre appelé "souroudjouwo" pour accompagner Salim et le préserver des intempéries tout au long de son parcours.

D’après les récits, il voyagea avec plus de 1.000 hommes et femmes dont les patronymes correspondaient à ceux des 70 grandes familles Diakhanké (habitant de Diakha).

Le sage Souaré, après avoir visité 39 lieux, se rendit à Koléla, un village situé à 45 km en aval de Manantali, sur la rive droite du fleuve Bafing C'est à cet endroit que la canne sacrée identifia le futur lieu de résidence d'El Hadji Salim Souaré, qui aurait alors crié : « diakha diakha ya Nemou! (C’est donc là !) » Par la suite, Koléla est devenu Diakhaba (mère de Diakha) et ses résidents se sont appelés « Diakhango (les résidents de Diakha en Malinké) ».

La fondation du premier village

Salim Souaré, de retour de son dernier pèlerinage à La Mecque, aurait fondé ce village du cercle de Bafoulabé en 1059 pour faire la promotion de l'islam en Afrique de l'Ouest.

De nos jours, le village Diakhaba se présente comme un lieu touristique attrayant en raison de ses mystères, notamment l'arbre sacré appelé "souroudiouwo", qui a fourni l'ombre à Mbemba Laye homme lors de son voyage, lorsqu'il a rejoint La Mecque.

Les Diakhankhé et l’islamisation de l’Afrique de l’Ouest

Quelques années après son installation à Diakhaba, vers 317 de l’Hégire (1059 du calendrier grégorien), Mbemba Laye mena une grande campagne d’islamisation en Afrique de l’Ouest. A chaque nouveau départ, il laissait un des siens pour le suivi de sa campagne. Ce modèle d’islamisation se répandit en second lieu dans les autres régions du continent africain.

Le déclin de Bambougou Diakha a été causé par la chute de l'empire du Manding. Dès lors, les Diakhanké se sont répartis principalement vers l'est du Sénégal, dans les provinces du Boundou, Dantilia, Niokolo et Wulli, principalement et certains ont emprunté les chemins de commerce des Dioulas.

De là, plusieurs villages ont été fondés par des marabouts (savants religieux) diakhankés. A titre d'exemple, au début du XIXe siècle (1815) a été créée la ville de Touba en Guinée par Karamokhoba Diaby, également connu sous le nom de « Djankate Karan Walo », originaire de Didé ou Dia (Sénégal). Jusqu'à l'arrestation par l'administration coloniale de Karan Sankoung, arrière-petit- fils de Karamokhoba en mars 1911, Touba a été le centre principal du mouvement diakhanké.